Au-delà de l’amateurisme qui a marqué la tentative de coup d’État du 7 décembre, demeure une question essentielle : qui se cache derrière cette opération maladroite mais bel et bien intentionnelle ? Si les exécutants ont été identifiés, les véritables instigateurs restent dans l’ombre, laissant planer le doute sur les forces qui ont tenté d’ébranler la stabilité démocratique du Bénin.
Le Bénin s’est réveillé, ce dimanche 7 décembre, avec la stupeur d’une tentative de coup d’État qui aura finalement tourné court, sombrant très vite dans le ridicule. Une opération menée avec tant d’amateurisme qu’elle en est devenue, pour certains observateurs, presque une mauvaise farce.
Mais l’erreur serait de traiter cette aventure comme un simple vaudeville. Car derrière la désorganisation apparente, il y a eu une volonté réelle de déstabiliser l’ordre constitutionnel.Les putschistes, conscients de leur isolement, avaient même tenté de se donner une légitimité en lisant à la télévision nationale sous pression et dans un décor improvisé un ensemble de revendications présentées comme la justification de leur action.
Cette mise en scène maladroite n’a fait que révéler la pauvreté intellectuelle et stratégique du projet. Comme si la République pouvait se renverser au son de slogans improvisés et d’un manifeste bricolé dans la hâte.
Mais la question demeure : qui a soufflé ces revendications aux exécutants ?
Demasquer les vrais instigateurs
Car ´Tigri’ et ses compagnons n’ont manifestement pas agi seuls. On ne s’improvise pas putschiste un dimanche matin parce qu’on a quelques frustrations mal digérées. Il existe derrière cette tentative une commande, une inspiration, peut-être même un financement.
Et c’est ici que les mots du président Patrice Talon prennent tout leur sens : « Cette forfaiture ne restera pas impunie. » L’enjeu n’est pas seulement de punir les exécutants visibles, mais de démasquer les instigateurs invisibles, ceux qui pensent encore pouvoir jouer avec la stabilité d’un pays qui a fait le choix de la démocratie depuis 1990.
Ce coup d’État raté doit servir d’avertissement : la violence politique n’a plus sa place au Bénin, et ceux qui tentent de la ressusciter s’exposent à l’indignation nationale et à la fermeté de l’État.
Punir et sévir avec la dernière rigueur
Le Bénin n’est pas un laboratoire pour apprentis sorciers de la politique. Il n’est pas cet espace ingouverné où quelques aventuriers peuvent imposer leurs frustrations au peuple.Il est une démocratie éprouvée, respectée, consciente de sa fragilité mais déterminée à la préserver. La tentative du 7 décembre ne doit donc pas être minimisée.
Elle doit, au contraire, rappeler que la paix n’est jamais acquise et que la vigilance reste nécessaire. Car si le coup a été raté, l’intention, elle, était bel et bien là.
Et c’est cette intention qu’il faut combattre, dénoncer et neutraliser, pour que plus jamais le Bénin n’ait à entendre, à la télévision nationale, des revendications illégitimes prononcées par des hommes sans mandat, sans vision et sans légitimité.