Dans la nuit du 7 décembre, un groupe de soldats dissidents conduit par le lieutenant-colonel Pascal Tigri déclenche une opération simultanée contre plusieurs cibles stratégiques. La manœuvre est structurée, coordonnée, exécutée selon une logique militaire éprouvée. Les domiciles de hauts gradés de l’armée béninoise sont attaqués presque simultanément.
L’objectif est clair : désorganiser la chaîne de commandement loyaliste avant toute réaction coordonnée. L’assaut le plus tragique vise le domicile du général Bertin Bada. Les échanges de tirs sont violents. Son épouse est mortellement touchée. Elle n’y survivra pas.
Plus tard, le domicile du président Patrice Talon est également attaqué. Pendant environ 45 minutes, la garde républicaine, sous les ordres du Colonel, Colonel Tevoedjre, affronte les mutins.Le chef de l’État n’est pas atteint, mais l’intention ne fait aucun doute : le cœur du pouvoir exécutif était une cible directe.
En repli, les mutins prennent temporairement le contrôle de la Télévision nationale. Cette action vise à imposer un fait accompli, annoncer une rupture institutionnelle et provoquer des ralliements. L’opération échoue. Mais l’onde de choc est déjà là.
L’Uranium, le mobile
Officiellement, le Bénin n’exploite pas d’uranium. Officieusement, il est devenu un couloir logistique, point d’accès côtier, une zone d’influence dans une région où les ressources minières sont désormais au cœur des rapports de force.Dans le Sahel, l’uranium est devenu un outil de souveraineté, de rupture et de pression géopolitique.
Fragiliser un État côtier stable revient à perturber les équilibres régionaux et à redessiner les circuits de contrôle stratégique.Des éléments d’enquête font état d’un soutien de la junte nigérienne et de la junte burkinabè aux mutins.
La nature exacte de ce soutien reste à établir judiciairement, mais les indices convergent : appuis logistiques, facilitation de déplacements, relais politiques et idéologiques.L’enquête se poursuit, plusieurs figures politiques et civiles restent dans le viseur. D’autres interpellations pourraient intervenir dans les prochains jours