Les tensions entre les États-Unis et le Venezuela franchissent un nouveau cap. Samedi 20 décembre, un second pétrolier a été saisi au large des côtes vénézuéliennes par Washington, qui justifie l’opération par la lutte contre le trafic de drogue et le contournement des sanctions. Caracas parle de « piraterie navale » et dénonce un « vol », tandis que l’Iran propose son aide pour contrer ce qu’il qualifie de menaces américaines.
La ministre américaine de la Sécurité intérieure, Kristi Noem, a annoncé sur X que le navire, identifié comme le Centuries, avait été intercepté avant l’aube par les garde-côtes américains, avec le soutien du Pentagone. Une vidéo diffusée par Washington montre un hélicoptère survolant le navire et des soldats procédant à l’arraisonnement.
Il s’agit de la deuxième saisie en dix jours, après celle d’un premier pétrolier le 10 décembre. Cette série d’opérations s’inscrit dans le cadre d’un durcissement de la politique américaine envers Caracas. Le président Donald Trump a récemment annoncé un « blocus total » des pétroliers sous sanctions se rendant au Venezuela ou en provenance du pays et n’a pas exclu une intervention militaire.
Caracas dénonce et appelle ses alliés
Caracas rejette fermement ces accusations. Dans un communiqué, le gouvernement vénézuélien dénonce « l’enlèvement d’un navire privé et la disparition forcée de son équipage », accusant Washington de violer le droit international. Le ministre des Affaires étrangères, Yván Gil, a indiqué que l’Iran avait proposé son aide pour contrer ce qu’il qualifie de « piraterie et de terrorisme international » menés par les États-Unis, sans que des mesures concrètes ne soient précisées.
Depuis 2019, le Venezuela est soumis à un embargo américain. Le pays continue d’écouler son pétrole à prix réduit, notamment vers la Chine, tout en niant toute implication dans le trafic de drogue et en accusant Washington de chercher à renverser Nicolás Maduro pour contrôler ses ressources pétrolières. La situation inquiète la région, et des voix comme le président Lula da Silva mettent en garde contre une « catastrophe humanitaire » en cas de conflit.