Pour son dixième discours sur l’état de la Nation, prononcé le 23 décembre 2025 à Porto-Novo, Patrice Talon a rompu avec l’exercice classique du bilan chiffré. Dans une adresse brève et introspective, le chef de l’État a préféré interroger le sens du chemin parcouru et renvoyer l’évaluation finale à la conscience collective des Béninois.
Loin de l’énumération sectorielle, le président de la République a mis l’accent sur l’essentiel : la stabilité du pays, la cohésion sociale et la solidité des institutions. Insistant sur l’absence de fractures ethniques ou religieuses majeures, il a voulu rassurer sur la paix intérieure, tout en reconnaissant la persistance de menaces sécuritaires externes. Un équilibre discursif qui traduit la volonté de souligner les acquis sans nier les fragilités.
En choisissant de poser des questions plutôt que d’imposer des réponses, Patrice Talon a donné à son discours une portée politique particulière. Le développement engagé est-il durable ? Les progrès observés améliorent-ils réellement le quotidien des citoyens ? Autant d’interrogations laissées ouvertes, comme pour signifier que le verdict ne relève plus du pouvoir exécutif, mais du peuple souverain.
Ce faisant, le chef de l’État a transformé l’état de la Nation en un exercice de transmission : celui d’un bilan implicitement assumé et d’un avenir désormais confié au jugement populaire.