La France a fermement dénoncé mardi 23 décembre la décision des États-Unis d’interdire le visa à Thierry Breton, ancien commissaire européen, ainsi qu’à quatre autres personnalités européennes. Paris parle d’une mesure de « censure extraterritoriale » et défend la souveraineté européenne dans la régulation du numérique.
Thierry Breton s’est exprimé sur X en dénonçant « un vent de maccarthysme » et en affirmant que « la censure n’est pas là où vous le pensez ». Pour le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, cette sanction est inacceptable : « Les peuples de l’Europe sont libres et souverains et ne sauraient se faire imposer par d’autres les règles s’appliquant à leur espace numérique. »
L’administration américaine, de son côté, justifie cette décision par des « actes flagrants de censure extraterritoriale », accusant certains responsables européens de contraindre les plateformes américaines à limiter des opinions jugées contraires aux intérêts des États-Unis.
Cette sanction intervient dans un contexte de tension croissante entre Washington et Bruxelles autour des règles européennes sur la tech, jugées trop strictes par les États-Unis, et qui imposent notamment aux plateformes de signaler et modérer les contenus problématiques.
L’Union européenne se défend en soulignant que son cadre juridique est l’un des plus puissants au monde pour réguler le numérique.