Plus de 3 000 migrants sont morts ou ont disparu en mer en 2025 en tentant de rejoindre l’Espagne, selon un rapport publié lundi par l’ONG Caminando Fronteras. Malgré une nette baisse par rapport à l’année précédente, les associations dénoncent une route migratoire toujours aussi dangereuse.
D’après l’ONG, 3 090 personnes se sont noyées entre janvier et mi-décembre 2025, parmi lesquelles 192 femmes et 437 enfants. En 2024, le nombre de décès ou de disparitions avait atteint au moins 10 457, un niveau record. Pour les associations, cette diminution ne traduit pas une amélioration des conditions de traversée, mais s’explique surtout par la baisse du nombre de départs.
Selon le ministère espagnol de l’Intérieur, un peu moins de 36 000 migrants en situation irrégulière sont arrivés en Espagne par voie maritime et terrestre en 2025, contre plus de 60 000 l’année précédente.
Contrôles renforcés et critiques des ONG
Les autorités espagnoles attribuent ce recul au durcissement des contrôles migratoires, notamment en Mauritanie, principal point de départ vers les îles Canaries. En 2024, le pays a signé un accord de 210 millions d’euros avec l’Union européenne pour limiter les départs. Mais cette politique est vivement contestée.
Human Rights Watch accuse les autorités mauritaniennes de violences et de mauvais traitements à l’encontre des migrants, des accusations que le gouvernement mauritanien rejette.
Les ONG rappellent que la route de l’Atlantique demeure l’une des plus meurtrières au monde et appellent à des politiques migratoires respectueuses des droits humains et à un renforcement des dispositifs de secours.