Face à la persistance des violences jihadistes dans le nord-est du Nigeria, le chef d’état-major de l’armée, le général Christopher Musa, suggère une mesure radicale : verrouiller toutes les frontières terrestres du pays pour endiguer l’infiltration des groupes armés.
Lors d’une conférence sur la sécurité tenue à Abuja le 3 juin 2025, le général Christopher Musa a lancé un appel sans précédent en faveur de la fermeture totale des frontières terrestres du Nigeria. Selon lui, la porosité de ces frontières facilite la circulation des jihadistes, des armes et des ressources logistiques, alimentant ainsi une insécurité chronique qui dure depuis plus de 16 ans.
Le général a cité en exemple les stratégies du Pakistan et de l’Arabie saoudite, deux pays ayant mis en place des barrières physiques pour se prémunir contre les incursions terroristes. La mesure envisagée concernerait les frontières avec les quatre voisins du Nigeria : le Niger, le Cameroun, le Tchad et le Bénin, tous confrontés eux aussi à l’instabilité dans la région sahélienne.
Si cette proposition venait à être mise en œuvre, elle pourrait bouleverser les équilibres économiques et diplomatiques dans la sous-région. Le Bénin, en particulier, entretient des liens commerciaux très denses avec le Nigeria. Une fermeture des frontières affecterait gravement le commerce transfrontalier, la libre circulation des personnes, et les relations entre Abuja et ses voisins.
Pour le chef d’état-major nigérian, seule une sécurisation rigoureuse et durable des frontières permettra de couper les réseaux qui alimentent les violences armées. À ce jour, aucune décision politique formelle n’a encore été prise, mais cette déclaration marque un tournant dans le discours sécuritaire officiel du Nigeria.
Laisser un commentaire