Dans une adresse au ton particulièrement offensif, publiée dans La Flamme n°601, le président de l’Alliance pour la Patrie et Premier Secrétaire du Parti Communiste du Bénin (PCB), Philippe Noudjenoume, livre un réquisitoire implacable contre l’ancien chef de l’État Boni Yayi. Loin de considérer son retour en politique comme un espoir de renouveau, le PCB y voit le spectre d’un passé sombre, marqué selon ses termes par des dérives autoritaires, des scandales financiers et des violences impunies.« On ne doit pas oublier », martèle Noudjenoume, en rappelant ce qu’il qualifie de faits graves et systématiques, commis sous les deux mandats de Yayi Boni (2006–2016).
Pour le dirigeant communiste, la mémoire collective ne doit pas être effacée par le retour de figures politiques aujourd’hui réhabilitées dans le débat public. Le leader du Pcb rappelle et déroule notamment une longue liste d’événements qu’il attribue à la gouvernance du patron du parti Les Démocrates: la répression des syndicats, la restriction du droit de grève, les arrestations arbitraires de militants à Natitingou, les manifestations pacifiques brutalement réprimées à Cotonou.
Il évoque notamment des violences policières, des emprisonnements politiques et la militarisation de l’espace public à l’époque du controversé K.O électoral de 2011.Philippe Noudjenoume ne se limite pas aux atteintes aux libertés publiques. Il accuse aussi les gouvernements Yayi d’avoir plongé le pays dans des scandales économiques retentissants : Maria-Gléta, Machines agricoles, PPEA II, ICC-Services, ou encore le projet avorté de siège de l’Assemblée nationale.
Autant de dossiers évoqués comme symboles d’une gestion hasardeuse et opaque, avec à la clé des centaines de milliards détournés au détriment du peuple. Il dénonce également des concours frauduleux, une gouvernance technocratique « clientéliste » et une politique de développement décrite comme poudre aux yeux, à l’image de l’enrobage de certaines routes qualifié de « simple noircissement de bitume ».
‘Le peuple ne doit pas oublier’
En ciblant ainsi le parti « Les Démocrates », incarnation politique actuelle de Boni Yayi, le PCB veut alerter l’opinion publique sur ce qu’il considère comme un risque de retour en arrière. Philippe Noudjenoume s’adresse directement aux nouvelles générations, qu’il exhorte à ne pas se laisser tromper par les apparences d’un renouveau démocratique.Philippe Noudjenoume appelle le peuple béninois à ne pas céder à l’oubli. Pour lui, la résurgence des anciens dirigeants ne peut être acceptée sans un véritable bilan critique du passé, ni sans la justice pour les victimes de répression ou de corruption.« Le peuple ne doit pas oublier.
Il ne doit plus jamais revivre cela. »Une sentence lourde, comme un rappel à l’Histoire. Et un appel à la vigilance face aux promesses de ceux qui, hier encore, détenaient les rênes du pouvoir et ont détruit l’espoir de la jeune génération.
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