Alors que la guerre au Soudan entre dans sa troisième année, la situation humanitaire devient catastrophique pour des millions de civils. Plus des deux tiers de la population soudanaise ont besoin d’aide humanitaire, et la famine menace désormais également les réfugiés qui ont fui vers les pays voisins. Faute de financements suffisants, le Programme alimentaire mondial (PAM) de l’ONU prévient qu’il pourrait devoir cesser ses opérations dans plusieurs pays accueillant des réfugiés soudanais.
Les opérations du PAM sont en danger dans des pays comme l’Égypte, la Libye, la Centrafrique et l’Éthiopie. Ces États hébergent près de la moitié des quatre millions de civils ayant fui le conflit soudanais depuis 2023. Mais face à l’afflux constant de réfugiés et à des budgets en forte diminution, l’aide alimentaire se réduit drastiquement.Au Tchad, par exemple, le PAM a quadruplé la capacité de ses entrepôts à Adré pour répondre à l’afflux soudain de réfugiés venant du Darfour.
Mais le financement reste un obstacle majeur. Un apport d’environ 200 millions de dollars serait nécessaire pour assurer la continuité des opérations du PAM dans les pays voisins du Soudan pour les six prochains mois.Débordée par l’afflux continu de réfugiés et les restrictions budgétaires, l’agence des Nations unies chargée des réfugiés en Égypte a dû suspendre certains services fin mars 2025. Le Conseil PAM lance un appel urgent à la communauté internationale pour mobiliser des fonds afin d’éviter une catastrophe humanitaire majeure.
Un exode massif
Depuis plus de deux ans, le Soudan est déchiré par un conflit opposant l’armée régulière et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR). Malgré la reprise récente de Khartoum par l’armée soudanaise et la reconquête de régions stratégiques comme l’État d’al-Jazira, la violence continue de faire rage, notamment autour d’El-Fasher, au Darfour Nord.La guerre a également favorisé la propagation d’une épidémie de choléra dans la capitale, aggravant encore la détresse des populations. Les combats ont provoqué un exode massif des civils.
L’Égypte est le principal pays d’accueil, avec environ 1,5 million de réfugiés soudanais vivant souvent dans des conditions précaires en périphérie du Caire. Viennent ensuite le Soudan du Sud, avec plus d’un million de réfugiés, et le Tchad, qui héberge plus de 850 000 réfugiés, principalement dans des camps le long de la frontière.Cette pression humanitaire est devenue « insoutenable » dans l’est du Tchad, selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). La Libye, l’Éthiopie et la Centrafrique accueillent également plusieurs centaines de milliers de réfugiés soudanais.
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