Jusqu’ici relativement épargné par les critiques des socialistes, François Bayrou est désormais dans le viseur d’Olivier Faure et de ses troupes, qui ne cachent plus leur volonté de voir le Premier ministre remplacé. Le refus de Bayrou de soumettre au Parlement la question de l’âge de départ à 64 ans, après l’échec du conclave sur les retraites, a marqué la rupture.« Nous n’aurons plus aucune indulgence », a prévenu le premier secrétaire du PS sur LCI, souhaitant un « véritable changement » à Matignon.
Malgré tout, la motion de censure socialiste ne pourra être adoptée sans l’appui du RN, qui, pour l’heure, ne souhaite pas voter cette motion.François Bayrou mise désormais sur un accord avec le RN ou du moins sur une certaine bienveillance, proposant de décaler le débat sur la proportionnelle aux législatives à la fin de l’année, au lieu de septembre. Ce dispositif, longtemps réclamé par Marine Le Pen, divise profondément la droite traditionnelle.
Bayrou joue ses dernières cartes
Pour tenter de sortir de cette impasse, le Premier ministre pourrait s’appuyer sur certains soutiens à gauche, notamment François Hollande, plus clément à son égard. La question d’une taxe Zucman, qui vise à taxer les patrimoines des ultra-riches et bénéficie d’un large soutien chez les socialistes, pourrait aussi servir de levier pour apaiser les tensions.
Enfin, l’approche des élections municipales pourrait inciter le PS à faire preuve de pragmatisme et à ne pas précipiter la chute du gouvernement, évitant une crise politique majeure à quelques mois du scrutin.Si François Bayrou venait à tomber, Emmanuel Macron pourrait être tenté de dissoudre l’Assemblée nationale. Pourtant, cette option ne profiterait pas pleinement au RN, qui doit faire face à la possible inéligibilité de sa présidente Marine Le Pen, empêchée de se représenter.
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