Funérailles de Muhammadu Buhari : Le Nigéria dit adieu à un ancien président et soldat d’État

L’ancien président nigérian Muhammadu Buhari a été inhumé ce mardi dans sa ville natale de Daura, au nord-ouest du Nigéria, sous les yeux de milliers de citoyens venus lui rendre un dernier hommage. Le défunt est décédé dimanche à Londres, où il suivait un traitement médical.Le président en exercice, Bola Tinubu, a dépêché le vice-président pour rapatrier le corps, soulignant le respect de l’État nigérian envers l’un de ses dirigeants .

Dans un communiqué officiel, le président Bola Tinubu a salué la mémoire de son prédécesseur, le qualifiant de « patriote, soldat et homme d’État jusqu’au bout des ongles ». Des dignitaires politiques, militaires et religieux étaient présents à Daura pour l’inhumation, tenue selon le rite musulman.Les images de la foule silencieuse dans les rues de Daura témoignent de l’émotion suscitée par cette disparition, marquant la fin d’un chapitre important de l’histoire politique du Nigéria.

Né en 1942, Muhammadu Buhari accède au pouvoir pour la première fois en 1983, à la faveur d’un coup d’État militaire. Il installe alors un régime autoritaire, rigide, marqué par des mesures anti-corruption musclées et une forte discipline imposée à la population. Mais son pouvoir est de courte durée : il est renversé en 1985 par ses compagnons d’armes.Il faudra attendre 2015 pour voir son retour politique, cette fois par les urnes.

Après quatre tentatives infructueuses, il est élu président démocratiquement, devenant le premier candidat de l’opposition à battre un président sortant au Nigéria. Il restera en fonction jusqu’en 2023.Porté par une image de rigueur et d’intégrité, Buhari arrive au pouvoir avec la promesse de lutter contre la corruption, de réformer l’économie et de restaurer la sécurité, notamment face aux exactions du groupe terroriste Boko Haram.

Mais son double mandat est rapidement confronté à de nombreux défis : une insécurité persistante dans le nord du pays, des tensions communautaires croissantes, et une économie frappée par deux récessions. À son départ, en 2023, beaucoup saluent ses efforts, mais reconnaissent que les attentes ont été partiellement déçues.