Pour la première fois au Moyen-Orient, les Nations unies ont officiellement déclaré l’état de famine dans le gouvernorat de Gaza. Ce constat fait suite au franchissement de trois seuils critiques : plus de 20 % des foyers privés d’accès à une nourriture suffisante, plus de 30 % des enfants de moins de cinq ans souffrant de malnutrition aiguë, et au moins deux décès liés à la faim pour 10 000 habitants par jour.
D’ici fin septembre, deux autres gouvernorats – Deir el-Balah et Khan Younès risquent à leur tour d’être officiellement classés en état de famine. Ensemble, ils abritent près d’un million de personnes, portant potentiellement à 1,5 million le nombre de Gazaouis directement menacés.Pour Tom Fletcher, coordinateur humanitaire des Nations unies, cette famine est évitable. Lors d’une conférence de presse à Genève, il a dénoncé l’obstruction systématique d’Israël, qui empêche l’acheminement de l’aide humanitaire. « C’est une famine en 2025, sous les yeux des drones et des technologies militaires les plus avancées de l’histoire », a-t-il déclaré. « Une famine que nous aurions pu éviter si on nous l’avait permis. »
Un appel à l’humanité
Alors que 273 personnes sont déjà mortes de malnutrition, selon le ministère de la Santé de Gaza (chiffres jugés fiables par les ONG internationales), les Nations unies lancent un appel pressant à la communauté internationale : il faut agir maintenant pour éviter une hécatombe.« C’est une honte pour notre humanité collective », a conclu Tom Fletcher.Les autorités israéliennes, pour leur part, nient la réalité de cette famine. Le ministre des Affaires étrangères israélien a affirmé que « les rapports de l’ONU sont fondés sur les mensonges du Hamas ». L’agence COGAT, rattachée au ministère de la Défense, parle même d’une « manipulation ».
Laisser un commentaire