Alors que les débats sur l’immigration s’intensifient à travers l’Europe, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE) rappelle un fait souvent oublié : les travailleurs étrangers jouent un rôle clé dans la croissance économique de la zone euro.Selon Christine Lagarde, la présence des migrants sur le marché du travail a permis d’amortir les effets du vieillissement de la population active et de maintenir la production à un niveau stable au cours des dernières années.
« Sans eux, le marché du travail serait bien plus tendu », a-t-elle insisté.Les données de la BCE révèlent que l’emploi dans la zone euro a progressé de plus de 4 % entre 2020 et 2024, en grande partie grâce à l’apport des travailleurs immigrés. Dans plusieurs secteurs construction, santé, services à la personne ou encore agriculture ces derniers occupent une place devenue structurelle. En résumé, l’immigration a permis de répondre à des pénuries de main-d’œuvre, de soutenir l’activité économique et de préserver la compétitivité de certains États membres.
Mais la présidente de la BCE va plus loin : elle appelle à maintenir, voire à renforcer les politiques migratoires, dans un contexte démographique préoccupant. Sans immigration, l’Union européenne pourrait perdre plus de 3 millions de personnes en âge de travailler d’ici 2040.
Un tel scénario mettrait en péril la stabilité des systèmes sociaux, la croissance économique et la soutenabilité de la dette dans certains pays à population vieillissante.
Cette prise de position intervient à contre-courant des dynamiques politiques actuelles. Dans plusieurs pays européens, les gouvernements, sous pression d’électorats sensibles aux discours anti-immigration, durcissent leurs politiques migratoires. La montée des partis d’extrême droite aux dernières élections européennes n’a fait que renforcer cette tendance.
Points essentiels :
L’immigration a soutenu la croissance de l’emploi (+4 % en 4 ans) dans la zone euro.
Sans migrants, le marché du travail serait plus contraint, et la production plus faible.
L’UE risque de perdre plus de 3 millions d’actifs d’ici 2040 sans apport migratoire.
La BCE appelle à maintenir les flux migratoires malgré les tensions politiques.
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