Six routiers sénégalais ont été enlevés le jeudi 7 septembre dans l’ouest du Mali par des éléments du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), lié à Al-Qaïda. L’information a été confirmée par le gouvernement sénégalais et l’Union des transporteurs routiers du Sénégal (URS).
« C’est confirmé. Six de nos compatriotes ont été enlevés », a déclaré Moustapha Njekk Sarré, porte-parole du gouvernement sénégalais, à l’AFP.
Les victimes, deux chauffeurs et quatre apprentis, circulaient à bord de trois camions de marchandises sur un axe routier dans la région de Kayes, une zone frontalière entre le Sénégal et le Mali devenue hautement instable.
Le GSIM a annoncé, le 4 septembre, la mise en place d’un blocus dans l’ouest malien, où transite l’essentiel des importations du Mali via le Sénégal. Le carburant, notamment, est une cible stratégique. Les djihadistes menacent désormais les transporteurs de brûler leurs camions ou de tuer les chauffeurs, ce qui paralyse une partie du commerce.
« Nous avons arrêté nos activités par précaution. Des bus ont déjà été brûlés », a confié à l’AFP un responsable d’une société de transport malienne, sous anonymat.Le blocus impacte gravement l’économie malienne, déjà affaiblie par l’isolement diplomatique, les sanctions internationales passées, et l’instabilité chronique depuis le double coup d’État de 2020 et 2021.
Le corridor Dakar–Bamako, passant par la région de Kayes, est crucial pour l’approvisionnement du Mali, pays enclavé. Il assure une grande partie de l’acheminement du carburant et des produits de première nécessité, notamment depuis le port de Dakar.
La zone de Kayes est également stratégique sur le plan économique : elle représente près de 80 % de la production aurifère du pays, selon le Soufan Center.Le ministère sénégalais des Affaires étrangères reste prudent, affirmant qu’« aucun élément vérifiable ne permet à ce stade de confirmer avec certitude l’identité des personnes concernées ».
De son côté, le gouvernement malien affirme prendre des « dispositions pour sécuriser l’axe Bamako-Dakar ». Mais sur le terrain, nombre de transporteurs ont suspendu leurs activités, laissant craindre une détérioration rapide de la situation.
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