Une rencontre discrète mais s’est tenue la semaine dernière dans la capitale italienne entre deux figures emblématiques des camps rivaux libyens : Ibrahim Dbeibah, neveu et conseiller du Premier ministre du Gouvernement d’union nationale (GUN), et Saddam Haftar, fils du maréchal Khalifa Haftar et commandant-adjoint de l’Armée nationale libyenne (ANL).
C’est la première fois depuis 2022 que des représentants de ce niveau se retrouvent en face-à-face. Et cette reprise du dialogue ne doit rien au hasard : elle a été rendue possible grâce à une médiation conjointe entre l’Italie et les États-Unis. Le signe le plus fort de cette nouvelle dynamique vient de Washington. Présent à la réunion, Massad Boulos, conseiller du président américain pour l’Afrique, confirme le retour de la diplomatie américaine dans le dossier libyen.
En toile de fond, des enjeux géopolitiques et énergétiques majeurs : la Libye possède les plus grandes réserves pétrolières d’Afrique, et elle est redevenue récemment le premier producteur du continent. Les entreprises américaines, absentes du pays depuis 2011, s’apprêtent à faire leur retour sur un marché stratégique. Mais pour cela, la stabilité politique est une condition sine qua non.
Contrer la Russie et la Chine …
Les États-Unis veulent aussi endiguer l’influence croissante de la Russie et de la Chine en Afrique du Nord. En s’invitant à la table des négociations, Washington cherche à reprendre la main dans un pays-clé de la Méditerranée.À Tripoli, les tensions entre groupes armés s’aggravent. Le 2 septembre, la Mission des Nations Unies en Libye (MANUL) a tiré la sonnette d’alarme, redoutant une nouvelle vague de violences.
La réunion de Rome rappelle enfin un aspect fondamental de la politique libyenne : l’importance des liens familiaux et tribaux. Ibrahim Dbeibah et Saddam Haftar ne sont pas simplement des négociateurs. Ils représentent des lignées puissantes, des réseaux solidement ancrés dans les structures du pouvoir. Leur présence à cette table de négociation traduit une volonté commune de préserver leurs intérêts familiaux dans la future architecture politique libyenne.
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