Alors que la Direction générale des impôts (DGI) a lancé sa plateforme de délivrance du quitus fiscal en vue des élections générales de 2026, le parti Les Démocrates accuse le pouvoir de se servir de cet outil administratif comme d’une « arme politique ». Lors d’un point de presse ce 15 septembre à Cotonou, la formation d’opposition a dénoncé une série de restrictions présentées comme des moyens détournés d’écarter ses candidats.
Le premier grief formulé par le parti concerne l’obligation de spécifier le type d’élection pour lequel le quitus est demandé, ainsi que la limitation à une seule demande par utilisateur. Or, cette organisation peut aisément s’expliquer par la nécessité de traiter les candidatures selon des délais et des formats différents communales, législatives, présidentielles comme le prévoit déjà le calendrier électoral.
Loin d’être une manœuvre d’exclusion, il peut s’agir d’un choix technique destiné à éviter les doublons, les erreurs ou les fraudes. Les Démocrates n’apportent aucun exemple concret de rejet abusif ou de candidat empêché d’accéder à la plateforme à ce jour.
Le parti affirme que le quitus fiscal a été utilisé dans le passé pour éliminer des adversaires, en particulier lors des législatives de 2019 et 2023. Mais là encore, aucune nouvelle preuve n’est présentée. Les cas évoqués concernent des épisodes antérieurs déjà largement débattus, et dans certains cas, liés à des litiges fiscaux dont les fondements n’ont pas été tranchés de manière indépendante.
En l’état, aucun élément ne permet de dire que le quitus fiscal est utilisé, en 2025, comme outil d’exclusion. L’accès à la plateforme est ouvert, les conditions sont affichées, et aucun cas de blocage arbitraire n’a été identifié publiquement. La vigilance citoyenne reste essentielle, mais les alertes doivent s’appuyer sur des faits tangibles.
Autant dire que LD cherche à fédérer ses soutiens autour d’une rhétorique de combat : celle de l’opposition victime d’un pouvoir autoritaire. Plutôt que de démontrer une récidive en 2025, Les Démocrates s’appuient sur un climat de suspicion récurrent pour anticiper un scénario d’exclusion. Ce discours préventif leur permet de poser un cadre politique dans lequel tout rejet de candidature pourrait être lu comme une manipulation.
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