Avec un taux de participation de 91,4 % dans plus de 80 % des bureaux de vote déjà dépouillés, le référendum constitutionnel organisé en Guinée semble s’acheminer vers une victoire massive du « oui », selon les résultats partiels annoncés lundi soir par Djénabou Touré, directrice générale des élections.
Parmi les 4 825 292 électeurs ayant voté dans les 19 454 bureaux de vote dépouillés sur un total de 23 662, 90,06 % ont voté en faveur du projet de nouvelle Constitution, contre 9,04 % de « non ». Le seuil de validité du scrutin fixé à 50 % de participation a été largement dépassé.Présentée comme une étape cruciale vers un retour à l’ordre constitutionnel, cette consultation populaire suscite toutefois la controverse.
L’opposition, qui avait appelé au boycott, dénonce un référendum taillé sur mesure pour permettre au général Mamadi Doumbouya, au pouvoir depuis le coup d’État de 2021, de se présenter à une future présidentielle et de légitimer son régime militaire. « Ce référendum est un deuxième coup d’État », a réagi Cellou Dalein Diallo, figure de l’opposition guinéenne, lors d’un entretien accordé à France 24.
Les autorités ont annoncé l’organisation d’élections présidentielle et législatives d’ici la fin de l’année 2025, comme gage de bonne volonté envers la communauté internationale et les bailleurs de fonds, alors que la Guinée reste l’un des pays les plus pauvres du monde.Les résultats définitifs du référendum seront proclamés par la Cour suprême à une date encore inconnue. D’ici là, le suspense demeure sur les intentions de Mamadi Doumbouya.
Ce référendum est suivi de près dans une Afrique de l’Ouest fragilisée par une vague de coups d’État militaires, notamment au Mali, au Burkina Faso et au Niger. Dans ce contexte régional , la Guinée cherche à rassurer ses partenaires internationaux en entamant une séquence électorale visant à rétablir un pouvoir civil.
Laisser un commentaire