À Maroua, Paul Biya a repris la route de la campagne, drapé de son éternelle assurance. Devant des milliers de partisans en liesse, le président-candidat, 43 ans au pouvoir, a promis de « continuer à servir ». Une promesse répétée, rituelle, presque incantatoire.Dans le Nord, bastion historique du RDPC, la ferveur populaire reste intacte, mais l’alliance politique s’effrite. Deux anciens fidèles se présentent désormais contre lui, révélant les fissures d’un système que seule la longévité du chef d’État maintient encore en cohésion.
En face, l’opposition s’agite sans véritable espoir de victoire. Le mouvement Stand Up for Cameroon dénonce un « jeu biaisé » et un code électoral verrouillé. « Le casino ne perd jamais », lâche l’un de ses représentants.
Le pouvoir, lui, balaie ces critiques d’un revers de main, parlant de « débat électoral normal ». Mais dans un pays où la réforme du code électoral est réclamée depuis des années sans effet, la confiance a déserté les urnes.
À cinq jours du scrutin, la question n’est plus vraiment de savoir qui gagnera, mais jusqu’où le Cameroun peut encore faire semblant de croire au jeu démocratique.
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