La police ivoirienne a dispersé samedi à coups de gaz lacrymogènes de petits groupes de manifestants opposés à un quatrième mandat du président Alassane Ouattara. La marche, interdite la veille par la préfecture d’Abidjan pour “maintenir l’ordre public”, avait été organisée par une coalition de l’opposition réunissant les partisans de Laurent Gbagbo et de Tidjane Thiam.
Malgré un important dispositif sécuritaire et des routes bloquées dès l’aube, des manifestants ont réussi à se regrouper brièvement. Plusieurs arrestations ont eu lieu. “Qu’est-ce que j’ai fait ?”, a crié une femme alors que la police l’emmenait.Les manifestants scandaient “Nous ne voulons pas d’un quatrième mandat !”, dénonçant la candidature controversée d’Alassane Ouattara au scrutin du 25 octobre, dont plusieurs figures de l’opposition ont été exclues.
Les forces de l’ordre ont également arrêté plusieurs journalistes et confisqué du matériel de presse, selon des témoins. Des observateurs dénoncent une nouvelle atteinte à la liberté d’expression, dans un contexte politique déjà marqué par la méfiance et la tension.
Le pouvoir défend, lui, la légalité de la candidature de M. Ouattara, estimant que la Constitution adoptée en 2016 a remis à zéro le compteur des mandats. Mais pour l’opposition, cette interprétation trahit “l’esprit républicain” et compromet la crédibilité du scrutin à venir.
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