À quelques mois de l’élection présidentielle à laquelle le parti les Démocrates ne participera pas, Boni Yayi, ancien Président et leader du parti Les Démocrates, est monté créneau mardi dernier, et crie au complot contre son parti. L’ancien président dénonce les autres, sans jamais évoquer les divisions internes et l’absence de leadership clair qui affaiblissent son parti.
L’ancien Président Boni Yayi, président du parti Les Démocrates, a publié mardi une déclaration dans laquelle il alerte sur un plan de déstabilisation et de débauchage de hauts responsables et députés de son parti, orchestré selon lui par le gouvernement, à l’approche des élections générales de 2026. Lors de sa rencontre avec le Président Patrice Talon le 24 octobre 2025, Boni Yayi a rappelé que son parti entendait participer aux élections législatives, communales et présidentielle dans le respect des lois béninoises sur l’opposition et les partis politiques.
Il dénonce ce qu’il perçoit comme une tentative systématique d’affaiblir l’opposition, estimant que l’exclusion répétée de son parti constitue une menace pour l’édifice démocratique du Bénin et viole la Constitution ainsi que les droits fondamentaux.“L’exclusion de l’opposition et du parti Les Démocrates va à l’encontre de notre édifice démocratique et de la Charte Africaine des Droits de l’Homme”, a déclaré Boni Yayi.
Faiblesses internes et crédibilité limitée
Pour autant, la situation interne des Démocrates fragilise sérieusement la crédibilité de l’alerte de Yayi. Le parti souffre de divisions internes et d’un manque de leadership clair, et n’a pas pu présenter un duo candidat solide pour la présidentielle. Cette faiblesse structurelle limite sa capacité à peser efficacement dans le jeu politique et donne un certain poids aux critiques sur l’excès de naïveté de Yayi face aux réalités du pouvoir. Malgré ces faiblesses, Boni Yayi appelle à privilégier le dialogue politique pour résoudre la crise et exhorte les Béninois à rester unis dans l’espérance, tout en sollicitant leurs prières pour sa santé.
L’ancien chef de l’État tente ainsi de combiner analyse politique, mobilisation de ses troupes et communication de son image de leader moral, même si l’efficacité réelle de son parti reste à démontrer.
Cette situation illustre une fois de plus la fragilité de l’opposition béninoise face à un pouvoir centralisé et expérimenté, et pose la question de la capacité des partis à se structurer et à proposer des alternatives crédibles