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« Ville morte » au Cameroun : Le Nord se lève contre le 8ᵉ mandat de Paul Biya

Maroua, capitale de l’Extrême-Nord, s’est figée ce vendredi 31 octobre. Boutiques fermées, écoles désertées : la consigne de « ville morte », lancée par l’opposant Issa Tchiroma Bakary, a été suivie massivement. Un mouvement de défi face à la réélection contestée de Paul Biya, 92 ans, à la tête du Cameroun.

Les rues habituellement animées de la ville sont restées silencieuses. Les habitants, craignant des représailles, ont préféré rester chez eux. La « ville morte » s’impose comme un symbole fort de la contestation dans le nord du pays, région considérée comme un bastion d’Issa Tchiroma Bakary. Au marché central, les rideaux sont restés baissés. « On nous a menacés de brûler le marché, alors nous avons préféré fermer », confie Hayatou, commerçant.Les pertes économiques se font déjà sentir.

«Nos marchandises pourrissent, il n’y a pas d’acheteurs », déplore un vendeur de fruits.Les écoles aussi tournent au ralenti.« Nous devions être 50 dans la classe, mais nous n’étions que 20 », raconte Gringa Dieudonné, élève dans un lycée de la ville.Cette journée marque le début d’une série de trois jours de désobéissance civile (3 au 5 novembre) décidée par Issa Tchiroma.

L’ancien ministre affirme avoir remporté la présidentielle du 12 octobre et dénonce une « victoire fictive » de Paul Biya, reconduit pour un 8ᵉ mandat.Les tensions s’étendent désormais à d’autres villes comme Garoua et Ngaoundéré, où plusieurs commerces ont également baissé les rideaux.

Des affrontements isolés ont été signalés dans certains quartiers de Douala et Yaoundé.La communauté internationale, notamment l’Union africaine et l’Union européenne, appelle au calme et au dialogue. Mais sur le terrain, la peur et la méfiance dominent. À Maroua, beaucoup redoutent que cette crise politique ne plonge le Cameroun dans une période d’instabilité durable.

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