L’égyptologue Khaled el-Enany a été élu jeudi 1er octobre 2025 directeur général de l’Unesco, devenant le premier Arabe et le deuxième Africain à occuper ce poste. Face à la défiance de certains pays, dont les États-Unis et le Nicaragua, il se présente comme un homme de consensus, souhaitant rassembler l’organisation autour de ses missions culturelles, éducatives et scientifiques.
À 54 ans, l’ancien ministre égyptien du Tourisme et des Antiquités (2016-2022) a été plébiscité avec 172 voix sur 174 face au Congolais Firmin Edouard Matoko. Il prendra ses fonctions le 15 novembre pour un mandat de quatre ans. El-Enany promet une Unesco forte et non politisée, tout en s’attachant à faire revenir les États-Unis et consolider le budget de l’organisation.
Polyglotte et francophile, il s’appuie sur une carrière mêlant enseignement, recherche scientifique et gestion de musées. Passionné par le patrimoine dès ses études, il est notamment tombé amoureux d’Abou Simbel, site qu’il a étudié pour son mémoire de master d’égyptologie. Il a ensuite dirigé le Musée national de la civilisation égyptienne et le Musée égyptien du Caire avant de devenir ministre.
Son passage au ministère a été salué pour le développement du tourisme égyptien malgré les attentats et la pandémie, mais a aussi suscité des critiques, notamment pour les travaux de développement à la nécropole historique du Caire, dite “Cité des morts”. Khaled el-Enany entend désormais mettre son expérience de terrain au service de l’Unesco, en valorisant tous les domaines d’action de l’organisation et en renforçant les partenariats avec le secteur privé pour compenser la baisse de financements, tout en rappelant que l’Unesco ne se limite pas au patrimoine mondial.