Le gouvernement britannique a adressé un avertissement ferme à l’Angola, la Namibie et à la République démocratique du Congo (RDC) : si ces trois pays n’améliorent pas leur coopération pour réadmettre leurs ressortissants en situation irrégulière, Londres pourrait restreindre l’octroi de visas touristiques et de visas VIP.
Selon le ministère britannique de l’Intérieur, l’Angola, la Namibie et la RDC disposent de trente jours pour accepter davantage de retours de leurs citoyens vivant illégalement au Royaume-Uni. Les autorités affirment que « plusieurs milliers » de migrants originaires de ces pays se trouvent actuellement en situation irrégulière sur le territoire britannique.
Si aucune amélioration n’est constatée, Londres appliquera des mesures de rétorsion ciblées sur les demandes de visas, un outil de pression désormais assumé dans la politique étrangère britannique.
Une réforme migratoire durcie par le Labour
Ces menaces interviennent alors que le gouvernement travailliste avance sa réforme migratoire, dont l’objectif est de réduire les arrivées, notamment celles observées depuis le nord de la France. Plusieurs mesures ont déjà été annoncées : réduction de la protection accordée aux réfugiés et fin de l’accès automatique aux aides sociales pour les demandeurs d’asile.
Depuis le 1er janvier 2025, 39 292 personnes ont atteint le Royaume-Uni, un chiffre qui nourrit la pression politique sur le gouvernement, accusé par l’opposition de ne pas maîtriser les flux migratoires.
Des risques de tensions diplomatiques
Aucun des trois pays concernés n’a encore officiellement réagi. Mais le recours aux restrictions de visas pourrait provoquer des tensions avec l’Afrique australe, où ces mesures sont perçues comme injustes et unilatérales. Ces États contestent régulièrement la manière dont Londres identifie leurs ressortissants et gère les procédures de renvoi.
Londres assume sa fermeté
Pour le ministère de l’Intérieur, ces pressions sont nécessaires pour « rétablir l’intégrité du système migratoire » et accélérer les expulsions de personnes en situation irrégulière. Le gouvernement assure vouloir renforcer ses accords de réadmission afin de limiter ce qu’il considère comme des abus dans les demandes d’asile.
Mais les ONG de défense des droits humains craignent que ces nouvelles mesures fragilisent davantage les demandeurs d’asile et compliquent l’accès à la protection pour les personnes fuyant des situations de violence ou d’instabilité