La Cour suprême du Bénin a réagi vendredi aux nombreux commentaires et interprétations qui circulent sur les réseaux sociaux à propos de l’audience électorale du 14 novembre 2025. Dans un communiqué signé par Isaac Fayomi, directeur de cabinet du président de la Cour, l’institution entend dissiper les « fausses informations » et mettre fin aux « propos tendancieux » qui ont suivi la diffusion publique de la séance.
La haute juridiction rappelle d’abord qu’elle s’est engagée depuis plusieurs années dans un processus de modernisation visant à renforcer la transparence judiciaire. Grâce à un dispositif technologique mis en place avec l’appui de la coopération chinoise et du gouvernement béninois, les audiences des chambres judiciaire et administrative sont diffusées en direct depuis le 12 octobre 2023, sans distinction entre les différentes affaires examinées.
Selon la Cour suprême, l’audience électorale du 14 novembre s’inscrivait donc dans la continuité de cette démarche, sans traitement particulier ni intention malveillante. Les commentaires nés en ligne, notamment après l’audition du représentant de la Commission électorale nationale autonome (CENA) et du directeur général des impôts, « n’engagent que leurs auteurs ».
Le communiqué répond également aux critiques selon lesquelles Allassane Tigri, représentant déclaré du parti Les Démocrates lors de cette audience, aurait été malmené. La Cour affirme qu’« il n’a jamais été dans l’intention » de ses membres d’humilier quiconque.
Elle souligne que Allassane Tigri a bénéficié « de tous les égards qui lui sont dus » et rappelle qu’il a lui-même salué publiquement la rigueur et la stature intellectuelle du président de la Cour suprême, Victor Dassi Adossou.
L’ancien ministre Tigri s’est d’ailleurs rendu après l’audience, accompagné de Me Victorien Fade, avocat du parti Les Démocrates, au cabinet du président de la Cour pour lui présenter ses civilités et le remercier pour la conduite des débats. « La décence républicaine nous interdit d’en dire plus », précise le communiqué.
La Cour suprême conclut en réaffirmant que la justice béninoise « n’est et ne constituera jamais un enjeu politique ». Le juge, rappelle-t-elle, n’obéit qu’à la loi, « dure parfois, mais toujours impérative ».
Par cette mise au point, la haute juridiction entend apaiser les polémiques nées en ligne et réaffirmer son attachement à une justice transparente et impartiale