Le 20e sommet du G20 s’est ouvert ce samedi à Johannesburg, marquant la première fois que l’Afrique accueille cet événement. Boycotté par le président américain Donald Trump, le sommet se déroule dans un contexte géopolitique complexe, avec des tensions sur l’Ukraine, les minerais stratégiques et la transition énergétique.
À l’ouverture, le président français Emmanuel Macron a dressé un constat sévère sur l’efficacité du G20 : « Le G20 arrive peut-être à la fin d’un cycle (…) Nous avons beaucoup de mal à régler autour de cette table, ensemble, y compris avec les membres qui n’y sont pas présents aujourd’hui », a-t-il déclaré. Il a appelé à une « remobilisation collective autour de quelques priorités » pour que le sommet conserve sa pertinence face aux crises mondiales.
Les grands enjeux du sommet
Minerais stratégiques : Le G20 s’engage à sécuriser l’approvisionnement en minerais essentiels à la transition énergétique, comme le lithium, le cobalt et le cuivre. Ces ressources, abondantes en Afrique, sont vitales pour les batteries des véhicules électriques, les éoliennes et l’intelligence artificielle. La déclaration finale encourage une exploitation responsable, génératrice de valeur pour les pays producteurs.
Paix et sécurité : Les dirigeants appellent à une « paix juste, complète et durable » en Ukraine, au Soudan, en République démocratique du Congo et dans les territoires palestiniens, tout en exigeant le respect de la souveraineté des États. Macron a souligné : « Il ne peut pas y avoir de paix en Ukraine sans le respect de la souveraineté des Ukrainiens. »
Inégalités et finances internationales : La déclaration souligne la nécessité de réduire les disparités de richesse et de développement et encourage la réforme du système financier international pour soutenir les pays à faible revenu. Transparence des créanciers et taxes minimales mondiales sont au programme, mais l’engagement pour taxer les ultra-riches reste limité.
Climat et énergie : Adoptée parallèlement à la COP30 au Brésil, la déclaration appelle à augmenter « rapidement et substantiellement » les financements climatiques et à diversifier les investissements vers des sources d’énergie durables, en particulier pour les pays africains.
Un sommet historique et symbolique
Ce G20, premier en Afrique, marque la fin de la présidence tournante de l’Afrique du Sud avant le relais à Washington. Malgré les absences et les divergences, le sommet a permis de poser des bases communes sur des sujets stratégiques, allant des ressources naturelles à la sécurité mondiale et à la lutte contre le changement climatique.
Emmanuel Macron a insisté sur la nécessité d’actions concrètes : « Il faut absolument montrer qu’on a des actions concrètes pour remobiliser cette enceinte et apporter des réponses pour nos économies collectivement autour de cette table. »
