Alors que l’émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, est reçu à Moscou, Vladimir Poutine durcit le ton contre l’Europe et souligne sa proximité avec Washington. Pendant ce temps, l’Ukraine subit de nouvelles frappes meurtrières, illustrant la fragilité des négociations et la persistance du conflit.
Ce mardi 2 décembre, le Kremlin a ouvert ses portes à Steve Witkoff, envoyé de Donald Trump, accompagné de Jared Kushner, gendre de l’ancien président américain. L’objectif : discuter du plan de paix américain visant à mettre fin à la guerre en Ukraine. Cette rencontre est singulière : Witkoff n’a pas de formation diplomatique officielle et est surtout connu comme homme d’affaires proche de Trump, notamment dans le domaine des cryptomonnaies.
Son rôle souligne l’importance que Moscou semble accorder aux États-Unis dans ce dossier, tout en brouillant les lignes entre diplomatie et intérêts économiques. Poutine l’a accueilli aux côtés de son conseiller diplomatique Iouri Ouchakov et de l’émissaire pour les questions économiques internationales, Kirill Dmitriev, soulignant l’enjeu stratégique et financier de ces discussions.
Dans ses déclarations publiques, Vladimir Poutine a assuré qu’il ne souhaitait pas la guerre avec l’Europe, mais qu’il était « prêt » si le Vieux Continent en décidait autrement. Il a accusé les capitales européennes d’avoir cherché à « empêcher » les efforts américains de paix et a critiqué leur absence dans les négociations comme étant de leur propre initiative.
À Kiev, ces propos sont perçus comme une nouvelle tentative de pression. Poutine a insisté sur la nécessité que toute décision inclue l’Ukraine et qu’aucune manœuvre ne se fasse « dans le dos de Kiev », reprenant l’argument central de la diplomatie ukrainienne : toute négociation doit respecter la souveraineté du pays.
Diplomatie et business
La présence de Steve Witkoff et de Jared Kushner souligne également le mélange inédit entre diplomatie et intérêts économiques dans cette crise. Les relations personnelles et les partenariats financiers semblent jouer un rôle accru, au risque de brouiller la perception d’une négociation strictement politique.
Le plan américain discuté à Moscou pourrait être suivi d’une rencontre avec les émissaires ukrainiens à Bruxelles, selon les informations en cours. La communauté internationale observe de près : la moindre erreur pourrait relancer une escalade régionale, alors que l’hiver et les enjeux énergétiques ajoutent de la pression.
