Avec la création de PRIAM, le Bénin met la science au service de la justice. Ce laboratoire ADN de pointe vise à résoudre plus rapidement les enquêtes et à asseoir sa réputation régionale.
Lors du Conseil des ministres du mercredi 3 décembre 2025, le gouvernement béninois a annoncé la mise en place de la Plateforme de Recherche, d’Investigation et d’Analyse Médico-légale (PRIAM). Il s’agit de doter le pays d’un laboratoire national d’analyse ADN autonome, conforme aux standards internationaux, afin de renforcer la rapidité et l’efficacité des enquêtes criminelles.
L’absence d’un dispositif d’analyse ADN performant constitue une faiblesse majeure pour la justice béninoise et celle de la sous-région. Cette lacune ralentit les procédures, complexifie la résolution des affaires criminelles complexes et limite la souveraineté de l’État dans la gestion de données génétiques sensibles.
Avec PRIAM, le Bénin entend combler cette lacune et devenir un pôle régional de référence en matière d’analyse ADN, capable de traiter les dossiers criminels avec précision et rapidité.
Le projet prévoit la création d’un laboratoire modulaire robotisé de 220 m², entièrement équipé et adapté aux conditions climatiques locales. Cette infrastructure permettra de réaliser des analyses ADN rapides et fiables, garantissant un haut niveau de sécurité et de conformité internationale.
Transfert de compétences
Au-delà de l’équipement, PRIAM mise sur le renforcement des compétences humaines. Une formation certifiante sera assurée pour l’équipe technique, tandis que les acteurs de la chaîne judiciaire – officiers de police, magistrats, greffiers et experts techniques bénéficieront de sessions spécialisées.
Pendant deux ans, un laboratoire européen d’hématologie médico-légale accompagnera le projet pour l’exploitation des équipements, le transfert de compétences et l’appui à l’obtention de l’accréditation ISO 17025, norme internationale de référence pour les laboratoires.Une fois opérationnel, PRIAM permettra au Bénin de :
maîtriser souverainement ses données génétiques ;
accélérer les procédures criminelles ;
améliorer significativement le taux de résolution des enquêtes.À terme, le pays rejoindra le cercle restreint des nations disposant d’un laboratoire ADN certifié selon les normes internationales en Afrique subsaharienne