Un audit indépendant commandé par le FMI révèle des irrégularités dans le secteur pétrolier centrafricain. La société Neptune Oil, seule importatrice de carburant, est pointée du doigt pour des prix artificiellement élevés et des frais excessifs, à l’origine des pénuries et de la flambée des prix à Bangui.
Le cabinet canadien CPCS a remis en octobre un audit indépendant aux autorités centrafricaines, révélant de sérieuses anomalies dans le secteur pétrolier. Selon le rapport, l’écart entre le prix d’achat du carburant et celui pratiqué sur le marché « n’a aucun fondement » et coûte près d’un milliard de francs CFA par mois à l’État.
Les frais de transport ont également explosé depuis que Neptune Oil a obtenu l’exclusivité des importations : 15 % contre un plafond contractuel de 10 %. De plus, la majorité du carburant est transportée par route plutôt que par voie fluviale, moins coûteuse, malgré un décret prévoyant 80 % par voie fluviale.
L’audit souligne que Neptune Oil n’a jamais fait l’objet de revue annuelle de performance, contrairement aux stipulations de son contrat. Les experts recommandent d’ouvrir le marché à d’autres importateurs pour stabiliser l’approvisionnement et réduire les coûts.
À Bangui, la population subit déjà les conséquences : longues files d’attente, stations vides, hausse des prix du transport et du coût de la vie. Les habitants doivent souvent acheter du carburant auprès de revendeurs informels, de qualité variable, entraînant pannes et difficultés quotidiennes.
Pour l’instant, le gouvernement attribue la pénurie à des retards dans l’importation, sans réaction officielle détaillée sur les conclusions de l’audit. Le rapport met en lumière l’urgence de réformer le secteur pétrolier centrafricain pour garantir un approvisionnement régulier et maîtriser les prix.