Depuis les premières heures de la tentative de putsch du 7 décembre 2025, les réseaux sociaux sont devenus un véritable champ de bataille. Des personnalités influentes, comme Kémi Seba et Behanzin Ogoutchi, ont relayé des vidéos, messages et analyses alarmistes destinés à créer la panique et à faire croire que la prise de pouvoir par les mutins était en cours de réussite.
Ces interventions ne se limitaient pas à de simples commentaires ou partages : elles constituaient une campagne coordonnée de désinformation, avec l’objectif d’amplifier l’angoisse et semer la confusion au sein de la population béninoise; fragiliser la confiance envers les forces de défense et de sécurité; mais surtout de montrer que le putsch avait été préparé de longue date et qu’il bénéficiait d’un soutien, ou d’une légitimité, supposée.
Des messages viraux, des vidéos truquées et des hashtags ciblés ont circulé à grande vitesse, touchant non seulement le Bénin mais également des communautés béninoises et africaines de la diaspora. Ces contenus ont généré une atmosphère de peur, avec des spéculations sur des soulèvements populaires imminents, la prise de contrôle d’institutions clés, et la paralysie totale de l’État.
Cette stratégie rappelle que les conflits contemporains ne se déroulent plus uniquement sur le terrain militaire. Les réseaux sociaux sont devenus un outil stratégique de manipulation de masse, capable d’influencer l’opinion publique, de provoquer des tensions sociales et même d’accompagner un scénario de déstabilisation politique.
Pour les citoyens, ce phénomène impose une vigilance accrue : la vérification des informations, l’esprit critique face aux messages alarmistes. Le putsch manqué ne se limite pas à une menace militaire : il a révélé l’existence d’un front informationnel puissant, capable de transformer la peur en outil politique et d’amplifier les crises.