Les violences jihadistes s’étendent du Sahel aux États côtiers, avec une consolidation des groupes armés dans la zone trifrontalière Bénin–Niger–Nigeria.
A travers le monde, alerte sur la formation d’un « nouveau front » jihadiste dans les zones frontalières du Bénin, du Niger et du Nigeria. Les groupes sahéliens comme le Jnim, affilié à Al-Qaïda, et l’État islamique au Sahel étendent leurs opérations, profitant de la porosité des frontières et de l’instabilité régionale.
En 2025, le nord du Bénin a connu sa « année la plus meurtrière jamais enregistrée », avec une hausse de près de 70 % des décès par rapport aux onze premiers mois de 2024. Parmi les événements marquants, l’attaque d’avril dans le parc national W a coûté la vie à plus de 50 soldats. Au Nigeria, les implantations jihadistes se multiplient également, tandis que le Mali subit des attaques ciblant les convois de carburant et des campagnes d’enlèvements, dont 22 ressortissants étrangers ont été kidnappés cette année.
Pour les experts, cette convergence des zones d’opérations sahéliennes et nigérianes transforme la zone trifrontalière en « point névralgique du conflit ». Le Dr Lassina Diarra, spécialiste de la sécurité ouest-africaine, souligne l’importance de contrôler l’enseignement religieux et de surveiller l’influence d’idéologies extrémistes importées par certaines ONG.
Abdel Nasser Ethmane Elyessa, chercheur associé, recommande pour sa part d’engager un dialogue avec les groupes jihadistes locaux afin de réduire les violences contre les populations civiles, tout en préservant le caractère laïc des États côtiers. Des programmes combinant réponses militaires et initiatives socio-économiques, comme en Côte d’Ivoire, sont également mis en avant comme modèle de prévention.
