La tentative de coup d’État du 7 décembre a servi de stress-test brutal pour la crédibilité économique du Bénin. En quarante-huit heures, les marchés ont peu considéré le risque politique, avant de l’intégrer
La tentative de coup d’État du 7 décembre a constitué un stress-test brutal pour la crédibilité économique du Bénin. En moins de quarante-huit heures, les investisseurs ont dû évaluer un risque politique majeur, avant de conclure qu’il resterait contenu. Comme souvent dans ce type de choc, la réaction des marchés a été immédiate.
Les eurobonds béninois ont reculé sur les maturités longues, traduisant une hausse ponctuelle de la prime de risque. Mais la correction est restée limitée. Les titres sont demeurés liquides, les spreads n’ont pas dérapé et la tension s’est rapidement stabilisée. Selon les spécialistes, ce « sang-froid » relatif, s’explique par un facteur central : rien, sur le terrain économique, ne s’est arrêté.
Dès le lundi matin, les administrations ont rouvert, le port autonome de Cotonou a continué d’opérer, les avions ont décollé, les chaînes de paiement n’ont pas été rompues. Le choc politique n’a pas produit de choc logistique.
Pour les investisseurs, le message est limpide. Le Bénin récolte aujourd’hui les dividendes d’années de discipline macroéconomique et de construction d’une signature financière crédible. La tentative de putsch n’a pas effacé cette trajectoire ; elle l’a mise juste à l’épreuve à court terme.