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Libye : Un contrat d’armes à 4,6 milliards de dollars défie l’embargo de l’ONU

Un accord militaire majeur signé le 21 décembre 2025 à Benghazi entre le camp de Khalifa Haftar et le Pakistan marque l’arrivée d’un nouvel acteur de poids dans le conflit libyen. En violation de l’embargo décrété par l’ONU, ce contrat d’armement soulève de fortes inquiétudes quant à l’avenir d’une stabilité déjà précaire.

La signature a eu lieu le 21 décembre dernier à Benghazi, bastion du pouvoir de l’est libyen. Le vice-commandant de l’Armée nationale libyenne (ANL), Saddam Haftar, y a accueilli le maréchal Asim Munir, chef d’état-major et président de l’armée pakistanaise, en visite officielle.

À l’issue de leur rencontre, les deux responsables ont scellé un accord militaire d’une ampleur inédite. « Chaque pièce d’arme, chaque technologie que nous possédons pourrait être disponible pour nos frères en Libye », a déclaré Asim Munir, affichant sans ambiguïté le soutien d’Islamabad au camp de Khalifa Haftar.

Estimé à 4,6 milliards de dollars, l’accord prévoit la livraison de 16 avions de chasse JF-17 Thunder, appareils de quatrième génération développés conjointement par le Pakistan et la Chine, ainsi que 12 avions d’entraînement Super Mushak. Des équipements destinés aux forces terrestres, navales et aériennes figurent également dans le contrat, avec des livraisons échelonnées sur deux ans et demi.

Cette transaction intervient pourtant en violation directe de l’embargo sur les armes imposé par les Nations unies à la Libye depuis 2011, destiné à freiner la militarisation du conflit et à favoriser une issue politique.

Haftar en quête de nouveaux alliés

Pour les autorités de l’est libyen, cet accord traduit une volonté claire de diversifier leurs fournisseurs militaires, au-delà de leurs soutiens traditionnels. Il renforce aussi la position de Khalifa Haftar face à ses rivaux, dans un pays toujours divisé entre autorités concurrentes. Ainsi, l’arrivée du Pakistan dans l’équation libyenne modifie ainsi les équilibres régionaux, alors que la Turquie, la Russie et les Émirats arabes unis sont déjà fortement impliqués sur le terrain, directement ou indirectement.

Côté pakistanais, ce contrat représente l’un des plus importants accords d’armement de l’histoire du pays. Puissance nucléaire et acteur militaire majeur en Asie du Sud, le Pakistan fait une entrée remarquée sur le marché des armes en Afrique du Nord, affirmant ses ambitions stratégiques bien au-delà de sa zone d’influence traditionnelle.

Un revers pour les efforts de l’ONU

Cette nouvelle alliance militaire porte un coup sévère aux initiatives diplomatiques de l’ONU, qui tente depuis plusieurs années de mettre fin aux ingérences étrangères et de relancer un processus politique inclusif en Libye.

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