Robert K. « Kelly » Ortberg, récemment nommé PDG de Boeing, a officiellement pris ses fonctions le 8 août 2024, succédant à Dave Calhoun. À 64 ans, cet ingénieur chevronné est confronté à une mission de redressement complexe pour l’avionneur américain, qui peine à se remettre de divers scandales de contrôle qualité et d’une situation financière préoccupante. Kelly Ortberg, plutôt que de profiter d’une retraite tranquille en Floride, s’engage dans le difficile poste de dirigeant de Boeing, une entreprise en proie à des crises de qualité et à des défis financiers majeurs.
Le journal CNN Business décrit sa nomination comme une « décision audacieuse », soulignant que l’entreprise est en pleine tourmente après plusieurs incidents et des pertes financières significatives.Dans un communiqué, Ortberg a exprimé son honneur et sa fierté de prendre les rênes de Boeing, soulignant qu’il est prêt à relever les défis qui l’attendent. La société a récemment annoncé une perte trimestrielle de 1,44 milliard de dollars, et Ortberg hérite d’une entreprise qui n’a livré que 175 avions au premier semestre 2024, soit une baisse de 34 % par rapport à l’année précédente.
Un Profil Technique et Stratégique
Les analystes saluent le choix de Kelly Ortberg, soulignant son expertise technique cruciale pour Boeing à un moment où l’entreprise doit résoudre des problèmes de production. Diplômé en ingénierie mécanique de l’Université de l’Iowa, Ortberg est reconnu pour son parcours impressionnant dans le secteur aéronautique. Avant de rejoindre Boeing, il a dirigé Rockwell Collins, qu’il a fusionné avec United Technologies pour créer Collins Aerospace, un leader de l’industrie. Même Robert Clifford, avocat des familles victimes du crash du 737 Max, a salué la nomination d’Ortberg, en raison de sa réputation solide et de son expérience extérieure à Boeing, ce qui pourrait être bénéfique pour introduire une nouvelle culture d’entreprise.
Défis et Stratégies à Venir
Ortberg doit affronter de nombreux défis, notamment la réhabilitation de la qualité de production de Boeing. Le groupe a élaboré un plan de redressement exigé par la FAA et prévoit de racheter Spirit AeroSystems pour améliorer sa chaîne d’approvisionnement. Il doit également gérer les procédures judiciaires liées aux accidents du 737 Max et les problèmes récurrents dans ses programmes de défense et aérospatial. Les premières actions de Kelly Ortberg incluent son engagement à se baser à Seattle, près des principales chaînes d’assemblage de Boeing. Cette décision a été bien accueillie par le syndicat IAM District 751, représentant plus de 30 000 employés de Boeing, qui considère la présence du nouveau PDG comme un signe positif pour l’avenir de l’entreprise.
Les premiers mois de Kelly Ortberg seront cruciaux et observés de près. S’il parvient à redresser Boeing, il pourrait se forger une place parmi les grands noms de l’industrie aéronautique. Comme le dit l’adage, c’est dans la tempête que l’on reconnaît les véritables capitaines.
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