L’ex-Directeur général de la Police nationale du Bénin, Louis Philippe Houndégnon, a comparu à nouveau ce lundi devant la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) pour la suite de son procès.
Poursuivi pour incitation à la rébellion et harcèlement par le biais d’un système électronique, l’ancien haut responsable de la police a fait de troublantes révélations au cours des débats, touchant notamment les objets retrouvés lors de sa perquisition et des accusations de tentative de coup d’État.
Lors de la perquisition effectuée à son domicile par la police républicaine, plusieurs objets ont été découverts, notamment des munitions, des treillis militaires, des gilets pare-balles ainsi que des étuis vides de pistolets automatiques. Interrogé sur ces objets, Louis Philippe Houndégnon a reconnu que la présence de munitions chez lui n’était pas justifiée.
Cependant, il a expliqué qu’elles faisaient partie de tests de validation d’une arme italienne que la police nationale envisageait d’acquérir alors qu’il était encore en fonction. Il a ajouté qu’il ignorait que ces munitions se retrouvaient dans ses anciennes valises. Concernant les treillis militaires, il a précisé qu’ils provenaient d’un don des Marines américains, reçus lors d’une formation conjointe avec l’armée américaine, notamment au Pakistan.Ces explications ont été avancées pour justifier la présence de ces objets dans son domicile.
Les tentatives de coup d’État
L’une des révélations les plus marquantes de cette audience a été liée à des propositions de coup d’État qu’il aurait reçues contre le président Patrice Talon. Louis Philippe Houndégnon a abordé cette question en soulignant la différence entre « sujet apparent » et « sujet réel ». Selon lui, il n’a jamais été impliqué dans un projet de coup d’État. Il a déclaré : « Quand il y a eu l’affaire Boko-Homéky, des informations persistantes font état de mon arrestation imminente.
Je suis monté au créneau pour alerter… J’ai été approché pour un coup d’État mais ma posture d’homme de culture m’empêche. » L’ex-DGPN a ensuite cité les noms de plusieurs personnalités qu’il accuse de lui avoir fait des propositions de coup d’État : un ancien ministre, aujourd’hui député de la mouvance présidentielle, et deux anciens officiers de l’armée béninoise.
Cependant, il a fermement rejeté l’idée d’être associé à une quelconque tentative de coup d’État, affirmant : « Je ne voudrais pas qu’au Bénin mon nom soit associé à un Coup d’État. Un policier ne sait pas faire un coup d’État et ne fait pas de coup d’État. »À l’issue des débats, le tribunal a décidé de renvoyer l’affaire au 24 février prochain pour la suite du procès. Les juges poursuivront l’examen des accusations portées contre Louis Philippe Houndégnon, notamment l’incitation à la rébellion et le harcèlement électronique.
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