Le procès de la tentative de coup d’État contre le président Patrice Talon, impliquant Olivier Boko, Oswald Homéky et leurs co-prévenus, a repris ce mardi 28 janvier 2025 devant la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET).
Ce procès, suspendu le 23 janvier pour permettre aux prévenus de se constituer de nouveaux avocats, a repris dans un contexte de tensions et de révélations accablantes. À la reprise de l’audience, la Cour a constaté que les prévenus n’avaient pas pu se constituer de nouveaux avocats dans le délai imparti, ce qui a provoqué une certaine incompréhension.
Le ministère public a demandé la poursuite des débats, arguant qu’il s’agissait d’une stratégie délibérée des prévenus et de leurs anciens avocats pour bloquer le procès. Les prévenus, pour leur part, ont expliqué que des difficultés administratives, notamment au sein de l’administration pénitentiaire, les avaient empêchés de rencontrer leurs avocats.
Une conspiration financée
Lors de l’audience, le commissaire Victorien Nounagnon, chef de l’antenne sud de la brigade criminelle, a été appelé à témoigner. Il a présenté les résultats de l’enquête menée à la suite d’alertes faisant état de préparatifs pour un coup d’État. Selon ses investigations, Oswald Homéky, l’ex-ministre des Sports, aurait négocié avec le commandant de la Garde républicaine, qui devait prendre la tête de la transition après le coup d’État.
Olivier Boko, l’homme d’affaires présumé instigateur, a également été interpellé en même temps qu’Homéky. Le commissaire a détaillé la saisie de six sacs remplis de billets dans un véhicule immatriculé au Togo, qui transportait de l’argent destiné à financer les préparatifs du coup d’État. Les fonds, provenant de retraits effectués par des employés de Rock Niéri, ont été retrouvés en grande quantité : 10 millions de FCFA en billets de 10 000 FCFA et 10 millions de FCFA en billets de 5000 FCFA.Lors de son interrogatoire, Oswald Homéky a expliqué que l’argent était destiné à des investissements commerciaux dans ses projets alimentaires et de boissons à l’international.
Cependant, l’enquête a révélé que le véhicule utilisé pour transporter cet argent avait été acquis seulement 72 heures avant l’arrestation, sans respecter les procédures d’immatriculation.Le procès continue de faire état de nouvelles révélations sur la manière dont les prévenus auraient planifié de renverser le gouvernement de Patrice Talon. Les fonds saisis et les liens entre les prévenus montrent une organisation complexe, et l’issue de ce procès pourrait en dévoiler encore plus sur les réseaux financiers et politiques impliqués dans cette tentative de coup d’État.
Laisser un commentaire