Portée par une volonté politique forte et un investissement massif, la réforme de la gestion des déchets dans le Grand Nokoué marque un tournant décisif pour l’environnement urbain au Bénin. En moins d’une décennie, Cotonou est passée d’une ville confrontée à la prolifération des dépotoirs sauvages à une référence continentale en matière de propreté urbaine.
Lancée en 2016, la réforme impulsée par le ministère du Cadre de vie et des Transports a permis à Cotonou de se hisser à la 6ᵉ place des villes africaines les plus propres, selon un classement 2024 de Jeune Afrique, avec une note de 7,3 sur 10. Un résultat salué par le ministre José Tonato, qui souligne l’impact du projet « Grand Nokoué ».
Cette initiative regroupe cinq communes — Cotonou, Sèmè-Podji, Abomey-Calavi, Porto-Novo et Ouidah — et repose sur une stratégie ambitieuse : près de 100 milliards de FCFA ont été mobilisés pour créer la Société de gestion des déchets et de la salubrité (Sgds SA), construire des infrastructures modernes de traitement, et associer plus de 100 PME à la collecte.Grâce à cette dynamique, plus de 1 000 dépotoirs sauvages ont été éliminés dans la zone du Grand Nokoué.
Cette transformation urbaine repose également sur une sensibilisation accrue des citoyens et une organisation rigoureuse du service public de propreté.Mais l’ambition ne s’arrête pas là : « Nous visons un taux de valorisation des déchets de 70 % d’ici sept ans », a annoncé le ministre Tonato. Le tri à la source, le développement de filières de recyclage et l’éducation environnementale seront les piliers de cette deuxième phase.
Fort du succès enregistré à Cotonou, le gouvernement béninois a lancé une phase pilote du projet à Parakou, avec pour objectif une généralisation progressive à l’échelle nationale. Une orientation stratégique qui fait de la gestion des déchets un véritable levier de développement durable.
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