Le président rwandais Paul Kagame a été reçu mercredi 7 mai 2025 par son homologue français Emmanuel Macron lors d’une rencontre non annoncée à l’Élysée. Officiellement privée, cette entrevue s’inscrit dans un contexte diplomatique tendu en Afrique centrale, marqué par la recrudescence des tensions entre le Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC).
Selon le Quai d’Orsay et des sources proches de la présidence rwandaise, cette réunion s’est tenue en marge d’une journée chargée pour le président français. Si peu de détails ont filtré, les deux chefs d’État auraient échangé longuement sur la situation sécuritaire dans la région des Grands Lacs, en particulier sur le conflit armé dans l’est de la RDC, où le mouvement rebelle M23 est accusé d’être soutenu par Kigali – ce que le Rwanda nie.
Sur le plan bilatéral, les deux pays poursuivent leur rapprochement, amorcé depuis le discours historique d’Emmanuel Macron à Kigali en 2021. Un projet de mémorial du génocide des Tutsis est en cours à Paris, témoignant de cette volonté de réconciliation mémorielle. Toutefois, certaines tensions subsistent : la France a récemment suspendu la signature de nouveaux projets financés par l’Agence française de développement (AFD), en raison de ses inquiétudes sur l’implication présumée du Rwanda dans le conflit congolais. Kigali affirme de son côté que les projets en cours se poursuivent normalement.
“Visit Rwanda” : entre soft power et controverse
En marge de cette visite diplomatique, Paul Kagame a assisté au match PSG–Arsenal, demi-finale de la Ligue des champions, au Parc des Princes. Un geste symbolique, puisque le Rwanda est sponsor officiel des deux clubs à travers la campagne “Visit Rwanda”, censée promouvoir le pays comme destination touristique.
Ce double sponsoring, étendu récemment au Bayern Munich et à l’Atlético de Madrid, suscite unevive polémique. Une pétition lancée par des supporters du PSG intitulée “Stop au partenariat de la honte” a recueilli plus de 75 000 signatures, dénonçant le contraste entre l’image véhiculée par la campagne et les critiques internationales visant la politique intérieure rwandaise.
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