Incarcéré depuis le 16 mai dernier, l’opposant tchadien Succès Masra a entamé une grève de la faim depuis sa cellule. L’ancien Premier ministre, accusé d’incitation à la haine, de constitution de bandes armées et de complicité dans des violences intercommunautaires, proteste contre ce qu’il considère comme une détention arbitraire.
Dans une lettre adressée à ses compatriotes, il explique que ce geste est une forme de résistance contre l’injustice : « Cela fait 40 jours que je m’interroge sur les raisons de ma détention. »L’opposant n’a pas été entendu par le juge d’instruction depuis son interrogatoire du 4 juin. Malgré une demande de libération formulée par un substitut général du parquet pour violation de procédure, le procureur général l’a refusée.Ses avocats dénoncent un acharnement politico-judiciaire et qualifient cette grève de la faim de « légitime défense » face au blocage du processus judiciaire.
Son parti, ses conseils et plusieurs organisations de la société civile demandent sa libération immédiate. Le cabinet français William Bourdon, en charge de sa défense, a saisi le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme ainsi que la sous-commission des droits de l’homme du Parlement européen, dénonçant une procédure « manifestement illégale ».
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