La tension monte entre la méga-raffinerie d’Aliko Dangote et les autorités nigérianes. Au cœur du bras de fer : des divergences sur les volumes d’essence réellement produits par le complexe industriel, présenté comme l’un des plus grands d’Afrique.
Dangote Petroleum Refinery affirme être en mesure de mettre 1,5 milliard de litres d’essence par mois sur le marché national. Un chiffre largement supérieur à celui avancé par le régulateur nigérian, qui estime la production quotidienne de l’usine à 18 millions de litres, un niveau jugé insuffisant pour réduire la dépendance du pays aux importations.
Le gouvernement vient d’abandonner un projet visant à interdire l’importation de produits pétroliers raffinés. Les autorités estiment que les capacités actuelles des raffineries du pays, évaluées à 55 millions de litres par jour, restent inférieures aux besoins nationaux, qui atteignent 1,67 milliard de litres par mois.
Dangote demande la validation officielle de ses chiffres
La raffinerie d’Aliko Dangote rejette fermement les évaluations gouvernementales et demande au régulateur de valider ses volumes réels. L’entreprise assure être en pleine montée en puissance et annonce une augmentation de sa capacité à 1,7 milliard de litres par mois dès février 2026.Au-delà de la bataille des chiffres, c’est l’avenir énergétique du Nigeria qui se joue.
Premier producteur de pétrole brut en Afrique, le pays dépend paradoxalement des importations de carburants, un paradoxe que la raffinerie Dangote devait aider à résoudre.Reste à savoir si les chiffres réels de production permettront, à terme, d’alléger la facture des importations et de stabiliser les prix à la pompe.