Depuis le coup d’État au Niger en juillet 2023, la frontière bénino-nigérienne est devenue un point de friction , à la fois pour les États et pour les populations locales. Sa fermeture a lourdement pénalisé les villes frontalières comme Malanville et Gaya, qui dépendent des échanges transfrontaliers pour le commerce, l’approvisionnement et les revenus locaux.
Depuis plus de deux ans, les habitants subissent des files d’attente interminables, des marchandises bloquées et une économie ralentie.
La tentative de putsch du 7 décembre au Benin, a mis en lumière la dimension stratégique de cet axe frontalier.
Selon plusieurs sources, un succès des mutins aurait permis une réouverture rapide du pont frontalier, une normalisation des relations et un soulagement immédiat aux souffrances des populations locales.
Les scènes de liesse observées dans les villes frontalières à l’annonce du putsch témoignent de l’usure et de l’attente des habitants, fatigués par ce blocage prolongé. Du coup, l’échec du putsch laisse la frontière dans son rôle de ligne de fracture, cristallisant rivalités politiques, tensions économiques et pressions sociales.
Au-delà du commerce local donc, cette frontière constitue l’axe pour le contrôle des corridors régionaux, la circulation des biens, l’accès aux ressources et les équilibres politiques dans l’espace sahélien. Il aurait fallu que la junte comprenne tout cela tôt .