Face à la tentative de putsch, les autorités béninoises ont repris le contrôle en moins de vingt-quatre heures. Une gestion du choc qui a empêché l’installation de la crise.
Dans la nuit du 7 décembre, tous les ingrédients d’une crise majeure semblaient réunis : des militaires à la télévision, des coups de feu signalés près du palais présidentiel, des rumeurs de frontières fermées. Mais très vite, l’État béninois a repris la main.
La clé de cette séquence réside dans la rapidité de la réponse officielle. Dès les premières heures, le ministre de l’Intérieur s’adresse à la nation, affirme que la tentative de coup d’État est en cours de neutralisation et appelle au calme. Le soir même, le président Patrice Talon prend la parole, confirme l’échec des mutins, salue la loyauté de l’armée et fixe un cap clair : retour à la normale dès le lendemain.
Cette occupation immédiate de l’espace politique et médiatique a empêché l’installation du flou, souvent fatal en période de crise. Lundi matin, le message est incarné par les faits : écoles ouvertes, administrations en activité, transports fonctionnels. L’État ne se contente pas de parler, il montre.
Dans une région où l’effondrement institutionnel a parfois été rapide et irréversible, la séquence béninoise illustre une autre réalité : celle d’un appareil d’État capable d’absorber un choc sécuritaire sans basculer dans la paralysie.