Le scrutin présidentiel du 28 décembre constitue une étape clé pour la Guinée, censée marquer la fin de la transition ouverte par le coup d’État du 5 septembre 2021. Mais au-delà du retour annoncé à l’ordre constitutionnel, cette élection interroge sur la réalité de l’engagement démocratique des autorités de transition.
Renversé il y a plus de trois ans, l’ancien président Alpha Condé a laissé place au général Mamadi Doumbouya, qui dirige le pays depuis le putsch. Malgré sa promesse initiale de ne pas se présenter, ce dernier est candidat à la faveur d’une nouvelle Constitution adoptée en septembre, portant le mandat présidentiel à sept ans. Un texte largement boycotté par l’opposition, qui dénonce un processus verrouillé par les militaires.
La présidentielle se tient sans les principales figures politiques du pays. Les grands partis d’opposition, comme le RPG et l’UFDG, ont été écartés, leurs leaders étant en exil ou frappés de restrictions légales. Neuf candidatures ont été validées, dont celle de Mamadi Doumbouya, largement favori face à des concurrents peu connus et disposant de moyens limités.
Dans un contexte de restrictions des libertés, de contrôle des médias et de faible mobilisation populaire, beaucoup redoutent un scrutin déséquilibré, voire joué d’avance. Observée de près par la Cédéao et la communauté internationale, cette élection dira si la Guinée amorce un véritable retour à la démocratie ou s’installe durablement dans un pouvoir dominé par les militaires.