La cavale de Pascal Tigri met en lumière un outil discret mais central des coups de force contemporains : l’aviation privée, ses zones grises réglementaires et ses complicités silencieuses.
Dans l’affaire Tigri, les déplacements supposés du chef des mutins ne se font ni par route ni par vols commerciaux. Ils empruntent le ciel. Selon des sources béninoises, des avions privés auraient servi à exfiltrer l’officier, profitant de failles persistantes dans le contrôle de l’aviation d’affaires en Afrique de l’Ouest.
Coupure de transpondeur, absence de destination finale déclarée, autorisations de vol contestées : autant de pratiques connues des services de sécurité mais rarement exposées au grand public. L’aviation privée offre une discrétion quasi totale, loin des listes de passagers et des contrôles renforcés des aéroports commerciaux.
Pour les États, le défi est immense. Les autorités de l’aviation civile disposent de peu de moyens face à des opérateurs puissants, souvent liés à des intérêts économiques ou politiques régionaux. Résultat : le ciel devient un espace de contournement du droit.