Deux commissaires de l’Office anti-stupéfiants (OFAST) de Marseille ont été placés en garde à vue par l’IGPN (police des polices), au cœur d’une enquête pour importation, trafic organisé de cocaïne, faux en écriture publique, blanchiment, et atteinte à la vie privée .L’affaire remonte à début 2023, lorsqu’un signalement de la DEA annonce l’arrivée imminente d’une cargaison de cocaïne (de 360 à 400 kg), dissimulée dans un conteneur de bananes en provenance de Colombie.
L’OFast planifie une livraison surveillée début 2023. L’objectif ? Pister Mohamed Djeha, alias « Mimo », baron du trafic à la Castellane.Mais malgré un dispositif sous surveillance et malgré une perquisition de l’IGPN en avril 2024, la drogue s’évapore progressivement, puis aucun trafiquant n’est identifié. Seul 1 kg est retrouvé lors d’une perquisition. Un serrurier de l’OFast a rapporté un témoignage inquiétant : un sac de billets de 500 000 € aurait été remis au major chargé de l’opération Trident, alimentant les hypothèses de corruption en interne. À ce jour, trois enquêteurs et deux indicateurs ont déjà été mis en examen pour trafic organisé et blanchiment. Avec ces nouvelles gardes à vue, l’IGPN cherche à établir le rôle de la hiérarchie dans ce fiasco.
L’opération Trident révèle un échec retentissant de la lutte antidrogue : la drogue a disparu, la cible a échappé à l’interpellation, et des membres de l’OFast sont désormais soupçonnés de malversations graves.L’IGPN et la Junalco (Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée) continuent d’approfondir l’enquête pour répondre aux questions suivantes :
Qui savait quoi dans cette chaîne de commandement ?
Où est passée la majeure partie des 400 kg de cocaïne ?
Quelles complicités et réseaux de corruption sont en jeu ?
Laisser un commentaire