Accueil Politique & Société Cessez-le-feu au Soudan : Une rencontre secrète qui change la donne
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Cessez-le-feu au Soudan : Une rencontre secrète qui change la donne

C’est à Zurich, loin des regards, que s’est tenue une réunion qui précipiter l’issue du conflit soudanais. Le lundi 11 août, le général Abdel Fattah al-Burhan, chef de l’armée soudanaise, a rencontré l’émissaire américain pour l’Afrique, Massad Boulos. Objectif : discuter d’un plan de cessez-le-feu global et de l’acheminement urgent de l’aide humanitaire, en particulier vers la ville assiégée d’El Fasher.

La rencontre, tenue dans la ville suisse de Zurich, a duré trois heures. Selon Khartoum, les États-Unis avaient transmis en amont un plan de paix complet au général al-Burhan. Rien n’a filtré du contenu de ce document, mais sa simple existence, et surtout l’acceptation de la rencontre, témoigne d’un changement d’approche de Washington  plus direct, plus pressant, et manifestement plus pragmatique.Après plusieurs tentatives infructueuses, notamment à travers les discussions de Djedda menées avec l’Arabie saoudite, les États-Unis semblent désormais privilégier des contacts bilatéraux discrets avec les acteurs clés.

La capitale du Darfour du Nord est assiégée depuis plus de 15 mois par les Forces de soutien rapide (FSR), dirigées par le général Hemedti. La situation humanitaire y est critique, avec des milliers de civils piégés et des convois d’aide bloqués.Le plan discuté inclurait des couloirs humanitaires sécurisés pour acheminer l’aide vers cette zone. Mais sur le plan politique, le général al-Burhan reste ferme :« La milice [FSR] doit être dissoute, ses chefs présentés à la justice », aurait-il déclaré à son interlocuteur américain, selon des sources proches du gouvernement soudanais.

Outre les États-Unis, le Soudan pousse pour élargir la médiation à d’autres acteurs régionaux : l’Égypte, le Qatar et l’Érythrée sont cités comme alliés potentiels de l’armée soudanaise, capables de jouer un rôle plus actif. Cette volonté s’explique aussi par la défiance envers certaines positions des Émirats arabes unis, jugées proches des FSR.Pour rappel, une réunion du Quartet sur le Soudan, prévue à Washington le mois dernier, a été annulée en dernière minute en raison de désaccords profonds entre l’Égypte et Abou Dhabi.

Au-delà du conflit interne, les États-Unis souhaitent relancer leur coopération sécuritaire avec Khartoum, notamment en matière de lutte antiterroriste et de stabilisation de la mer Rouge, une zone de plus en plus sensible. Le conflit soudanais risque de déstabiliser tout l’environnement régional, de la Corne de l’Afrique jusqu’à la péninsule Arabique.

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