Quatre ans après le coup d’État du 5 septembre 2021, les Guinéens sont appelés à se prononcer sur une nouvelle Constitution, la sixième depuis l’indépendance. Présenté par le régime militaire comme un pas vers le retour à l’ordre constitutionnel, ce référendum se déroule dans un climat politique tendu et marqué par l’exclusion de l’opposition.
Depuis le lancement officiel de la campagne référendaire le 31 août, les principaux partis politiques d’opposition ont été suspendus ou empêchés de s’exprimer. Le RPG Arc-en-ciel, ancien parti au pouvoir, l’UFDG de Cellou Dalein Diallo et l’UFR d’Aboubacar Sylla sont les plus touchés.La justice a interdit à l’UFDG de tenir son congrès, tandis que plusieurs formations ont été dissoutes ces derniers mois par les autorités. Conséquence : aucune force politique majeure ne peut aujourd’hui mener de campagne contre la nouvelle Loi fondamentale.
La société civile, elle aussi, se heurte aux restrictions imposées par le régime de transition. Une quarantaine d’organisations, réunies au sein du Forum des forces sociales de Guinée (FFSG), demandent le report du référendum, dénonçant un texte conçu sans consultation réelle et taillé sur mesure pour prolonger le pouvoir du colonel Mamadi Doumbouya.
Le 5 septembre, date anniversaire du putsch, les Forces vives de Guinée – coalition de partis et d’organisations citoyennes – avaient appelé à manifester. Mais l’interdiction formelle de toute mobilisation publique, en vigueur depuis 2022, a été renforcée par le déploiement massif des forces de sécurité.
Ce référendum constitutionnel devait être l’occasion pour le régime de transition de démontrer sa volonté de rétablir les institutions démocratiques. Mais pour une grande partie de la population, il apparaît désormais comme une formalisation du statu quo militaire.Le 21 septembre, les Guinéens iront voter. Mais en l’absence de pluralisme, c’est bien la crédibilité même de la transition qui est en jeu.
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