Moins de trois mois après son annonce en grande pompe, l’accord sur la « prospérité technologique » entre les États-Unis et le Royaume-Uni a été suspendu par Washington. L’administration américaine, frustrée de ne pas avoir obtenu suffisamment de concessions de la part de Londres, reproche au Royaume-Uni de maintenir certaines barrières commerciales, selon le New York Times et le Guardian.
Présenté en septembre dernier comme « un tournant » par le Premier ministre britannique Keir Starmer, cet accord prévoyait des investissements massifs de géants de la tech américaine sur le sol britannique, avec notamment 30 milliards de dollars de Microsoft sur quatre ans et 6,8 milliards de Google.
Des divergences sur la fiscalité et la réglementation
La suspension est liée à la persistance de la taxe britannique sur les services numériques et à certaines réglementations en matière de sécurité alimentaire, qui bloquent l’exportation de produits agricoles américains vers le Royaume-Uni. Washington estime que ces mesures entravent la pleine mise en œuvre de l’accord et a décidé de mettre la coopération en pause.
Des négociations commerciales toujours en cours
Une source gouvernementale britannique a tenté de relativiser la situation auprès du Guardian, parlant des « habituelles négociations âpres avec les Américains ».
« Howard Lutnick, le secrétaire au Commerce américain, est un homme de poigne. Nous savons que les Américains négocient avec une ténacité incroyable, mais nous resterons fermes. Ils veulent le meilleur pour leur pays, nous voulons le meilleur pour le nôtre », a-t-elle déclaré.
En mai, le Royaume-Uni avait été le premier pays à signer un accord commercial avec Donald Trump afin de bénéficier de droits de douane réduits de 10 % au lieu de 27,5 % sur certains produits américains. Cet accord avait permis à Londres d’importer davantage de produits américains sans droits de douane, notamment du bœuf, mais les discussions pour élargir encore les échanges restent en cours.
Le Royaume-Uni et les États-Unis poursuivent donc les négociations, dans l’espoir de lever progressivement les barrières commerciales et de permettre aux entreprises américaines de concrétiser leurs investissements sur le territoire britannique