Face à une crise financière qui dure depuis plus d’une décennie, le gouvernement sénégalais lance un plan de relance pour sauver La Poste, une entreprise publique menacée par un déficit colossal.Le diagnostic est sans appel : mauvaise gestion, modernisation insuffisante et charges salariales en hausse ont plongé La Poste sénégalaise dans une crise profonde.
Créée à la fin du XIXᵉ siècle, cette institution historique, autrefois pilier de la communication nationale, affiche aujourd’hui plus de 100 milliards de francs CFA de déficit.Lors d’un Conseil des ministres exceptionnel tenu ce lundi 1er septembre, l’exécutif a présenté une série de mesures pour tenter de redresser l’entreprise.
Un plan salué avec « beaucoup d’espoir » par les organisations syndicales.Entre 2012 et 2021, les effectifs de La Poste ont bondi de 2 600 à 4 100 employés. Une inflation des ressources humaines, +57% en neuf ans, qui contraste fortement avec une baisse du chiffre d’affaires de 26% sur la même période. Résultat : une explosion des charges et une incapacité à générer des revenus suffisants pour maintenir l’activité.
Depuis 2022, l’État assure seul le paiement des salaires, devenus intenables pour l’entreprise. Le ministère du Budget avait déjà tiré la sonnette d’alarme en juin dernier. La situation ne pouvait plus durer.
Pour sortir de l’impasse, le gouvernement propose une feuille de route en plusieurs axes :
Valorisation du patrimoine immobilier : La Poste possède plus de 150 bâtiments à travers le pays. Ces actifs pourraient être loués ou hypothéqués pour générer des liquidités.
Réduction des effectifs : Un plan de départ volontaire sera lancé dès décembre, étalé sur trois ans, avec pour objectif de réduire de moitié la masse salariale.
Effacement partiel de la dette : Une remise gracieuse de six milliards de FCFA de dette fiscale est demandée pour soulager les finances de l’entreprise.
Modernisation et digitalisation : Le gouvernement envisage notamment la création d’une Banque Postale, un projet qui permettrait de diversifier les services et de se repositionner sur le marché numérique.Reste à savoir si ces mesures suffiront à sauver cette entreprise centenaire. La transformation est ambitieuse, mais nécessaire.
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