La guerre au Soudan, qui dure depuis avril 2023, plonge de plus en plus de Soudanais dans une crise humanitaire sans précédent. Au Darfour, où les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) exercent une emprise sur la région, la population souffre particulièrement de la faim et du manque d’accès à l’aide humanitaire. La situation se dégrade de jour en jour, avec des ONG forcées de suspendre leurs activités en raison des violences et des entraves à l’aide.
La ville d’Al-Fashir, capitale du Darfour du Nord, reste un des épicentres de cette crise. Encerclée par les FSR depuis plus de dix mois, elle vit un désastre humanitaire. Selon les Nations Unies, moins de 30 % des hôpitaux sont encore fonctionnels et des épidémies se propagent rapidement parmi les populations déplacées, notamment dans les camps de Zamzam et Abou Chouk.
Ces deux camps, qui accueillent des centaines de milliers de personnes, sont devenus des terrains de lutte entre l’armée soudanaise et les FSR, exacerbant la souffrance des civils. Dans ce contexte de violence extrême, les ONG, malgré leurs efforts désespérés, sont contraintes de quitter la région. Le 24 février 2025, Médecins sans frontières (MSF) a suspendu ses activités dans le camp de Zamzam, un camp de déplacés qui abrite près de 500 000 personnes.
Les raisons invoquées sont les combats incessants et les difficultés d’accès liées aux violences, rendant impossible toute intervention humanitaire efficace.Le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies a également annoncé la suspension de ses opérations dans ce même camp, en raison de l’escalade des violences et de la famine qui frappe durement les déplacés. La situation est désormais désastreuse : « beaucoup de personnes vont mourir de faim », a averti un porte-parole du PAM, soulignant la gravité de la situation.
Les autorités humanitaires craignent que la situation ne s’aggrave encore dans les mois à venir. Les populations du Darfour sont prises au piège, coincées entre les combats, la faim et l’absence de soins médicaux. En l’absence d’une intervention rapide et d’une désescalade des conflits, des milliers de vies humaines sont en jeu, et le Soudan risque de connaître l’une des pires crises humanitaires de son histoire moderne.
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